Ne vous en déplaise, malgré votre vigilance un chat aime à traîner, c’est dans sa nature. Même si vous lui prêtez une grande attention, à la moindre occasion son besoin d’évasion sera plus fort que tout. Cette attitude le prédispose à développer certaines pathologies, dont une maladie auto-immune que nous évitons souvent d’aborder : le virus du Sida !

Il s’agit d’une vilaine infection, souvent chronique et incurable, que l’on nomme FIV car bien spécifique au chat. Similaire au VIH chez l’homme, le virus de l'immunodéficience féline se transmet ainsi uniquement entre chats, pas aux autres animaux et encore moins aux humains. Effectuons ensemble un petit tour d’horizon, pour être à même de l’en protéger au mieux :

 

Mieux comprendre le Sida du chat (FIV)

a) Nous sommes ici en présence d’un lentivirus, ce qui signifie que la maladie est à évolution lente et peut attendre plusieurs années avant de se développer. Ainsi les chats contaminés ne présentent souvent aucun des symptômes les plus courants avant que la maladie se déclare. Jusque-là, ils sont en apparente bonne santé et se nourrissent normalement, mais l’affection est bien présente et son issue est fatale dans la grande majorité des cas.

b) On appelle "phase asymptomatique" la période où le virus est en sommeil, quand votre chat devient porteur après avoir été contaminé. Une fois la maladie déclarée, elle s’attaque au système immunitaire du chat, ce qui rend votre animal bien plus vulnérable à d’autres pathologies et infections. Le virus étant indécelable avant l’apparition des premiers symptômes, il est déjà souvent trop tard pour intervenir lorsque ceux-ci se révèlent.

La façon dont votre chat peut contracter le FIV

a) Comme toute autre maladie sexuellement transmissible, le FIV est présent dans la salive et le sang du chat infecté. Le vôtre est cependant à l’abri tant qu’il n’est pas contaminé par la morsure d’un de ses semblables, ce qui reste le mode de diffusion le plus courant. Auquel cas la blessure est le point d’entrée du virus, car il se transmet directement dans le sang.

b) Les chats les plus exposés sont ceux ayant de nombreux contacts avec l’extérieur, ce qui est rarement le cas si le vôtre vit en appartement. A l’extérieur, les mâles sont donc plus vulnérables, en raison des bagarres qu’ils déclenchent entre eux. Votre matou ne risque rien par contact avec sa gamelle, ni même s’il a coutume d’être en relation avec d’autres chats.

La contraction du virus par votre chat

a) La première chose à faire, quand votre chat est atteint de séropositivité, et de prévenir la propagation du virus aux autres chats. Veillez à le faire stériliser et confinez-le chez-vous pour éviter les bagarres, celles-ci représentant une des principales causes de diffusion du FIV. Ce n’est pas en contaminant ses congénères qu’il s’en portera mieux, or en période de chaleurs, les tentations sont grandes et difficilement contrôlables... mais ainsi va la nature !

a) La contraction du virus se fait par voie directe, quand les chats se mordent entre eux ou se lèchent, via leur salive. Si une mère qui allaite est infectée, sont lait l’est tout autant et ses chatons peuvent être contaminés. Il en est de même durant la gestation, la mère risque d’exposer ses petits à naître au virus. Prenez-garde également aux bacs à litières, leur partage par plusieurs chats représente un risque de transmission du virus.

Notre recommandation pour votre chat :

Les circonstances qui déclenchent la maladie

a) Comme pour l’être humain porteur de VIH, un félin peut vivre de nombreuses années avec le virus, parfois sans que jamais n’apparaisse de signes cliniques. En infectant les cellules du système immunitaire, l’agent infectieux s’attaque aux globules blancs et leur fonction s’en trouve perturbée. Si votre chat est atteint, ses défenses immunitaires sont sévèrement affaiblies et les germes présents dans son environnement peuvent provoquer de graves affections.

b) Votre chat a beau ne pas présenter de symptômes, s’il se trouve en présence de facteurs déclencheurs externes, sa résistance est fragilisée. De banales attaques telles que des piqûres de puces, ou une irritation due au fait qu’il s’est gratté, risquent de laisser entrer des bactéries malvenues. Or en cas de système immunitaire défaillant, c’est la porte ouverte au déclenchement de la maladie, avec son lot de pathologies plus ou moins graves.

Sida du chat symptômes 

Au fur et à mesure que la maladie progresse, certains signes spécifiques à la maladie peuvent être relevés. Même s’il n’existe pas de symptômes significatifs liés à la présence du virus, repérez certains indices qui doivent vous alerter :

  • Perte de poids, grande fatigue et état fébrile
  • Inflammations de la bouche et des gencives
  • Grossissement des ganglions lymphatiques
  • Insuffisance multi viscérale, rénale et/ou hépatique
  • Maladies récurrentes ou chroniques (cutanées, oculaires, intestinales, bronchiques etc.)
  • Symptômes neurologiques quand le virus frappe le cerveau

En résumé, les syndromes les plus couramment observés dans cette phase ne sont pas à prendre à la légère. Retenez de la liste ci-dessus que votre chat présente en général des gingivites et stomatites à répétitions, des diarrhées et infections récurrentes, des troubles cérébraux et autres. Des pathologies certes le plus souvent communes mais dont il se remet difficilement, voire pas du tout, surtout lorsqu’elles s’accumulent.

Diagnostiquer le sida chez votre chat

a) Après avoir observé plusieurs symptômes spécifiques, une visite chez le vétérinaire s’impose pour savoir si votre chat est porteur du virus ou non. Lui seul est habilité à diagnostiquer la maladie, en effectuant les examens et relevés indispensables à une bonne détection. Quelques gouttes de sang de votre chat sont alors prélevées, elles suffiront pour vérifier à l’aide d’un test la présence ou non du FIV.

b) C’est une infection incurable qui, quand les propriétaires de chat en sont clairement informés, leur procure un choc important. Vous n’en serez pas épargné si tel est le cas, cependant vous pourrez soulager votre chat de sa fatigue en le stimulant. Improvisez chaque jour des activités qu’il vous sera agréable de partager ensemble, et faites-lui des câlins. Si cela ne lui procure pas la guérison, c’est au moins une chose qui n’a jamais fait de mal à personne !

Les précautions indispensables à prendre

a) Pour préserver sa qualité de vie, maintenez votre chat en bonne santé par une alimentation de qualité, un traitement antipuces et du vermifuge. Les défenses immunitaires étant renforcées par un bon apport calorique, privilégiez les croquettes haut de gamme spécialement adaptées. Proscrivez la nourriture à base de viande ou de poisson frais afin de limiter l’exposition de votre chat aux agents pathogènes qui le mettent en danger.

b) L’évolution de la maladie et de ses symptômes peuvent demeurer sous contrôle lorsque la présence du virus a été détectée à temps. Afin d’éviter que votre petit compagnon soit assailli par des bactéries et infections, il peut être utile de lui administrer des traitements antimicrobiens. Les anti-inflammatoires servent pour leur part à traiter la gingivite et la stomatite, des affections dérivées.

Les traitements mis à votre disposition

a) Certains médicaments sont prometteurs, comme les antiviraux de type interférons ou l’AZT, mais ils sont très onéreux. Ainsi, bien que l’annonce d’un diagnostic positif au FIV puisse s’avérer traumatisant, de bons soins peuvent retarder l’issue fatale pour votre chat. Faites-vous soutenir par votre vétérinaire, c’est lui qui pourra vous aider à enrayer la progression du FIV, dont l’infection reste pour l’instant malheureusement incurable.

b) Sachez que tous les traitements du monde, une fois que la maladie se déclare, ne feront que prolonger son espérance de vie. Vous pourrez toutefois couler des jours heureux avec votre chat pendant de longues années encore, sous condition de le maintenir en bonne forme. Des soins appropriés aux pathologies, qui ne manqueront pas de se développer au fur et à mesure du temps, restent encore les meilleurs remèdes.

Une prévention élémentaire consiste à respecter quelques points faciles à suivre, d’autant que votre chat peut fort bien ne jamais présenter de signes cliniques en lien avec le FIV. Pour qu’il conserve un bon équilibre, surveillez ses fréquentations, veillez à ce qu’il respecte une bonne hygiène et nourrissez-le de façon adaptée. Le bon équilibre de votre matou est à ce prix, tout comme sa résistance au virus dépendra de certaines précautions dérivant du bon sens.

Le FIV ne pouvant pas survivre en dehors du corps, une forte dose de virus est nécessaire pour déclencher une infection. Il existe de plus un aspect qui ne saurait en aucun cas être négligé : il s’agit de la résistance psychologique. Plus votre chat est encadré, se sent heureux, comblé et dorloté, mieux il réagira face au virus. Pour le sortir tenez-le en laisse, afin qu’il ne puisse pas fuguer, et baladez-le autant que vous le pourrez.