Situation au 13 décembre 2021

La propagation du nouveau virus COVID-19 au niveau mondial nous inquiète comme cela a rarement été le cas. Les gouvernements tentent de ralentir l'avancée du COVID-19 en prenant des mesures sans précédent. Actuellement, la priorité absolue est de protéger la santé de chacun. La propagation extrêmement rapide du virus et les taux de décès élevés parmi les personnes âgées devraient être des raisons suffisantes pour s'intéresser au sujet.

Mais qu'en est-il des animaux domestiques ? Il existe en France de nombreux propriétaires de chiens ou de chats. On estime le nombre de ces derniers à 20 millions.

Nous souhaitons que vous et votre chat soyez informés sur le coronavirus afin de mieux faire face à cette période particulière. C'est pourquoi nous vous donnons dans cet article les réponses aux questions suivantes :

  1. Puis-je transmettre le coronavirus à mon chat et inversement ?
  2. Dois-je prendre des mesures de sécurité particulières pour mon chat ?
  3. Que faire de mon chat si je suis en quarantaine à la maison ?
  4. Compte tenu de la situation actuelle, puis-je amener mon chat malade chez le vétérinaire ?
  5. Qu'en est-il du coronavirus félin (FCoV) ?

 

 

1. Puis-je transmettre le coronavirus à mon chat et inversement ?

Des études ont déjà pu démontrer que les chats pouvaient être contaminés par le coronavirus, et en 2021, plusieurs cas de contaminations de chat ont été rapportés. Dès mai 2020, Papille, un chat vivant en Essonne, a fait parlé de lui sans le vouloir : il était le premier chat à avoir contracté le coronavirus sur le territoire français, déclenchant l’émoi et les craintes de nombreux propriétaires de chats.

L’étude du docteur Ly et son épouse Yuying Liang, un couple de chercheurs en médecine vétérinaire et biomédicale à l’Université du Minnesota aux États-Unis a montré que les chats sont donc beaucoup plus exposés au virus que les chiens. En effet, d'après les conclusions de leur étude réalisée dans le Minnesota auprès de 510 chiens et 239 chats compagnie au cours du deuxième trimestre 2020, à peine 1 % des chiens étaient porteurs d’anticorps contre le coronavirus, contre 8 % chez les chats.

Néanmoins, comme le rappelle Sophie Le Poder, professeure de virologie à l'EnvA (École nationale Vétérinaire d’Alfort), « il est important de rappeler que la transmission du SARS-CoV-2 est avant tout inter-humaine ». Ils rappellent également qu'il faut de ce fait « prendre quelques précautions d'hygiène et de distanciation pour éviter que les animaux vivant en contact avec des personnes touchées par le covid-19 ne s'infectent ».

Par ailleurs, Dorothee Bienzle, professeure de pathologie vétérinaire, qui a mené une étude à l’Université de Guelph au Canada  déclare : « Les chats, en particulier ceux qui dorment sur le lit de leur maître, semblent être particulièrement vulnérables. » Et ainsi de donner le conseil suivant : « Si vous avez le Covid-19, je vous conseillerais de garder vos distances avec votre animal de compagnie et gardez-le hors de votre chambre ». Bref, il s’agit d’éviter autant que possible le contact avec votre animal, de la même façon que vous le feriez avec une personne. En cas de contamination, il faut donc renoncer à le caresser ou le câliner.

Cependant, à ce jour, il n'y aucune preuve que les chats puissent transmettre le SARS-CoV-2 à l'Homme, et le fait d'avoir un chat ne doit donc pas être perçu comme un facteur de risque.

De plus, les chats sont touchés par d’autres virus de la même famille, les coronavirus félins, mais eux non plus ne sont pas dangereux pour l'homme.

 

2. Dois-je prendre des mesures de sécurité particulières pour mon chat ?

Citons les recommandations données par l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Même si le risque de contamination de l’homme à l’animal reste limité, l'Anses recommande les mesures suivantes pour limiter les risques au maximum:

  • éviter tout contact étroit avec son animal lorsque l’on est porteur du virus
  • se laver les mains avant et après avoir caressé son animal
  • se laver également les mains après le changement de la litière

De plus, et indépendamment du coronavirus, un bon geste de défense contre toute contamination par un agent infectieux est d'adopter une bonne hygiène, en particulier lorsque l'on a affaire à des animaux.

Lavez vos mains fréquemment avec de l'eau et du savon, surtout si vous avez été en contact avec des personnes malades ou avec des animaux et tout particulièrement si vous avez dû éliminer des déchets animaux (litière, déjections, etc.).

Veillez à assurer de bonnes conditions d'hygiène pour votre chat :

  • une litière supplémentaire par rapport au nombre de chats dans votre foyer
  • au minimum 5 cm de litière dans le bac à litière
  • la litière doit se trouver dans un endroit calme de la maison ou de l'appartement
  • nettoyez la litière régulièrement
  • débarrassez-vous immédiatement des besoins qui n'ont pas été faits dans le bac à litière

Une bonne nutrition est essentielle :

 

3. Que faire de mon chat si je suis en quarantaine à la maison ?

Si vous faites l'objet d'une suspicion d'infection au SARS-CoV-2 ou si vous avez déjà été testé positif, il est conseillé de limiter au maximum tous les moyens de transmission et d'éviter le contact rapproché avec d'autres êtres vivants, y compris les animaux de compagnie.

Si vous ne connaissez personne qui peut faire des courses pour vous et votre chat pendant que vous êtes en quarantaine, vous pouvez vous contenter d'acheter suffisamment de provisions pour tenir 2 semaines. Évitez d'acheter en grandes quantités inutilement. Cela inclut naturellement également la nourriture pour chats, la litière, des articles d'hygiène ou encore les éventuels médicaments de votre boule de poils.

Comme nous l’avons dit, la transmission de l’homme au chat n’est pas impossible, mais reste à ce jour encore assez rare. L’Anses recommande cependant de respecter les gestes barrières de manière à limiter les risques d’infection de l’Homme à l’animal, mais « sans pour autant compromettre leur bien-être » (il ne s’agit pas de laver votre chat au gel hydro-alcoolique par exemple). Portez un masque à la maison, lavez-vous les mains avant et après tout contact avec votre animal, ainsi qu’après avoir changé la litière. Limitez autant que possible les contacts rapprochés avec votre boule de poils et gardez-le à distance de votre chambre (il va sans dire qu’il ne doit pas dormir sur votre lit pendant cette période).

 

4. Puis-je, compte tenu de la situation actuelle, amener mon chat malade chez le vétérinaire ?

Cela dépend du fait que vous soyez malade ou vous trouviez actuellement en quarantaine. Si c'est le cas et qu'il s'agit d'une urgence, contactez votre vétérinaire et organisez une autre solution de transport pour votre chat.

Si votre chat nécessite un traitement de fond pendant que vous êtes malade (examens annuels ou de contrôle, vaccins), demandez à votre vétérinaire de reporter le rendez-vous à un moment ultérieur, une fois que vous serez rétabli.

Dans tous les cas, communiquez à votre vétérinaire que vous êtes ou étiez malade afin qu'il puisse prendre les mesures appropriées pour se protéger contre tout risque de contamination. 

Si vous n'êtes pas malade ou ne faites pas l'objet d'une mise en quarantaine, nous vous conseillons tout de même de contacter votre vétérinaire dans le cas où vous pensez que votre chat est malade. Le cas échéant, une visite à domicile ou des conseils par téléphone sont également possibles.

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Gardez toujours la zone de couchage de votre chat propre.

 

5. Qu'en est-il du coronavirus félin (FCoV) ?

La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie virale qui, en raison de son agressivité, conjuguée à d'autres complications, cause un fort taux de décès parmi les chats. Cette maladie survient le plus souvent dans des foyers qui comptent plusieurs chats. Elle est difficile à diagnostiquer, à contrôler et à prévenir et, lorsqu'elle touche les chats en élevage ou en refuge, elle peut causer un grand nombre de décès.

La plupart du temps, elle se transmet par voie aérienne ou par contact avec des matières fécales infectées. Le virus peut également être transmis par des humains qui ont été en contact avec le virus ou qui ont touché des surfaces contaminées.

Les symptômes de la PIF dépendent de la souche du virus, du système immunitaire du chat et des organes concernés. Il existe deux formes : la forme humide (effusive), qui attaque les cavités abdominale et thoracique, et la forme sèche (non-effusive), qui attaque différents organes. Les deux formes sont souvent confondues et ne s’excluent pas mutuellement. Dans les deux cas, la santé externe du chat se dégrade : le pelage devient terne et rugueux et le chat se montre léthargique et dépressif.

La PIF peut être considérée comme une infection par coronavirus félin. Elle n'a toutefois rien à voir avec le COVID-19 et elle est sans danger pour les humains.